The Legend of Zelda: Link’s Awakening

Link’s Awakening est notable pour être le premier Zelda majeur développé spécifiquement pour une console portable : la Game Boy. Nintendo entame la création de ce Zelda juste après avoir terminé un autre jeu d’action-aventure sur la même plateforme : Kaeru no Tame ni Kane wa Naru (le titre n’est pas traduit parce que le jeu n’est jamais sorti en dehors du Japon). Pour cette raison, Link’s Awakening en partage le moteur et certains éléments (ainsi, le personnage du prince Richard est issu de ce jeu). Link’s Awakening est d’ailleurs particulièrement marqué par les autres jeux Nintendo de l’époque, auxquels il fait de nombreuses références : on y retrouve Yoshi de Super Mario World, Dr Wright de SimCity et pas mal d’ennemis de la série Mario.

En plus d’être le premier Zelda auquel il est possible de jouer partout, Link’s Awakening est aussi le premier à ne pas se passer à Hyrule. L’embarcation de Link est prise dans une tempête, et le héros s’échoue en début d’aventure sur l’île de Cocolint. Il lui faut alors se mettre à la recherche des huit instruments des sirènes, afin de réveiller le dieu protecteur de l’île, le Poisson-Rêve, qui dort enfermé dans un œuf géant au sommet de l’île. La plupart des personnages classiques de la série sont donc absents, mais les habitants de l’île de Cocolint y font parfois curieusement écho : à leur première rencontre, Link pense que Marine est la princesse Zelda.

À l’occasion de la sortie nord-américaine du jeu, en août 1993, Nintendo organise une compétition itinérante en train, qui permet à certains joueurs de s’affronter dans une course chronométrée pour celui qui terminera le jeu le plus rapidement. La compagnie voulait ainsi autant présenter son nouveau titre que faire la publicité de l’autonomie du Game Boy.

En 1998, Link’s Awakening est sélectionné parmi d’autres titres pour intégrer la nouvelle gamme de jeux Game Boy Color : Deluxe, des versions revues de classiques Nintendo. Le jeu est alors entièrement colorisé et se dote d’un donjon bonus : le palais de la Couleur. D’autres nouveautés sont également à signaler, comme le photographe et ses clichés imprimables via le Game Boy Printer.

Le jeu original est très bien accueilli par la presse à sa sortie (et sa version Deluxe encore plus). Il a aussi su se faire une place très particulière dans le cœur des fans, qui apprécient ses originalités, son ambiance et particulièrement sa fin, qui est souvent citée comme un des meilleurs moments de jeu vidéo, tous titres confondus. Eiji Aonuma déclarera dans une interview que Link’s Awakening représente « la quintessence des jeux Zelda 2D ».