Mémoires de (presque) vingt ans de Zelda dépendance

À propos de ce dossier

Récit d'un fan de la première heure sur l'évolution de la série Zelda.


J'ai aimé les Oracles, ils m'ont rappelé Link's Awakening, même si ils sortaient sans doute un peu tard. La Game Boy Color était largement dépassé, déjà. J'ai sans doute un peu gâché la surprise en les téléchargeant avant de les acheter, et surtout en suivant chaque news, chaque screen les concernant. Je vous déconseille ça. Je n'étais pas allé loin du tout dans les émulateurs, pour ne pas gâché, mais tout de même… Ca laisse un arrière-goût désagréable. Il reste que j'ai apprécié Oracle of Seasons pour la bonne idée de jouer sur les saisons et pour son coté nostalgie.

C'est, en effet, un grand plaisir du vieux fan que de retrouver des clins d'œil ici et là au fil des aventures des épisodes, et on pourrait en faire un dossier complet. Qu'on sache ici seulement que chaque boss de ce jeu est une résurrection d'anciens boss des anciens Zelda 2D, principalement le premier, comme l'étaient le Gohma et le Dodongo pour Ocarina of Time par rapport à Zelda 1. Quel plaisir alors de ressortir une stratégie vieille de près de 10 ans contre la bête et de la voir toujours efficace !

Ceci dit, il ne faut pas abuser de ces petits clins d'œil non plus, sous peine de tomber dans la redite barbante. Le coup des anneaux et des graines gasha était intéressant, de même que l'aventure continuant sur l'autre jeu avec certains acquis grâce aux secrets… Quelle longue quête alors !

Mémoires de 20 ans de Zelda-dépendance Mémoires de 20 ans de Zelda-dépendance

Après cela, il y a eu Wind Waker, summum de mon éloignement de la série. Il faut cependant préciser que j'étais très occupé, je sortait du lycée et avais d'autres préoccupations. Sans doute ne m'y suis-je pas assez investi. Sans doute aussi n'a t'il pas su m'investir. Il y a eu ensuite le désastre 4 Sword. Je n'aimais pas du tout ce jeu. La poésie, souffle de liberté, que j'aimais tant dans la série s'éteignait au profit d'une suite de casse-tête. Un donjon énorme. Pas de pot, pour moi. Mais je dois reconnaître que je m'y suis amusé avec des ami(e)s, bien que ce fût là un amusement qui coûtait cher. J'ai même acheté la version japonaise pour Navi's Tracker. Mais je n'ai jamais acheté de free loader. Puis a suivi Minish Cap, version avec la GBA bien sûr, qui a relevé la série dans mon cœur. Pas suffisamment tout de même.

Mémoires de 20 ans de Zelda-dépendance

Je voulais terminer mon article par l'annonce de la vente de ma collection complète (à l'exception de mon Link's Awakening en noir et blanc bien aimé), Bakura pourrait en témoigner. Mais voilà, deux choses combinés m'ont fait faire machine arrière.

La première est sonore. J'ai pu me payer un petit Home Cinéma. On en trouve effectivement désormais entre 100 et 150 € pour une bonne qualité, tant qu'on ne pousse pas trop le volume.

Moi qui m'éclatait avec ma stéréo à la chute Kokiri, imaginez un peu le truc !

C'est tout bonnement bluffant. Histoire d'eau, encore : sur le l'île de Qui-CA de Wind Waker, je me suis amusé à essayer de me diriger droit vers la chute de l'île les yeux fermés… Rien qu'au son. Pile devant, mes ami(e)s ! Pile devant. Dommage que dans ce jeu, la musique soit un peu trop forte par rapport aux bruitages, et la nuit (dans le jeu) et le meilleur moment pour profiter du son enveloppeur. Je ne sais pas comment ils font pour donner cette illusion auditive avec une source somme toute stéréo, mais je peux vous dire que lorsqu'un ennemi est derrière vous à gauche, vous l'entendez derrière vous à gauche ! Immersion garantie. Et quel plaisir de ressortir les vieux Zelda 3D et de s'apercevoir qu'ils disposaient déjà du son surround (et même labélisé Dolby Digital Pro Logic II pour Majora) ! Ha, ma chute Kokiri ! Je la redécouvre ! Je n'ai pas, par manque de temps, refait ces jeux avec le son surround, je me suis juste balader comme ça, mais c'est comme redécouvrir un jeu que l'on connaît pourtant comme sa poche, comme retrouver un peu de l'excitation première. Je songe cependant à me refaire Majora's Mask. Le dilemme est : sur Nintedo 64 ou sur Gamecube ?

Oh, faux suspens : je préfère jouer sur la console d'origine. Manette adaptée au jeu, menu plus rapides à apparaître et sonorité sans irrégularités. Je trouve également que la résolution supérieure de la Gamecube sur ces Zelda 3D première génération les dessert plutôt qu'autre chose, accentuant des défauts que le flou de la 64 dissimulait un peu. En revanche la chose est salutaire pour les Zelda NES, dont les couleurs bavaient, faute à la console version Européenne. Je vous déconseille d'ailleurs les versions GBA, dont les décors sont aplatis et les ralentissements aussi présents que sur la vieille NES ! Si vous voulez jouer à ces bijoux, ce que je ne peux que vous encourager à faire, et sans avoir le disque Zelda Collector's, attendez la Wii : vous pourrez les téléchargez pour 3€ et des poussières. Quelle arnaque, ces NES classics de GBA !

Mémoires de 20 ans de Zelda-dépendance

Twilight Princess sera donc mon premier Zelda joué en 5.1. Que dis-je, 6.1, avec le son sortant de la merveilleuse Wii remote ! Quelle perspective immersive ! Etre entouré d'un environnement sonore réaliste, et en plus entendre les coups portés à même " l'épée " ! Sans oubliant les vibrations accompagnant l'éclat retranscrivant le choc ! Ah, je dois bien avouer que si j'étais plutôt du camp de la GC pour ce jeu, les découvertes progressives des étonnantes fonctionnalités de la Wii me font retourner ma veste (toujours du bon coté).

Ajoutons à cela que ces superbes possibilités ne seront pas une fin en soi mais au service d'un scénario qu'on nous a promis phénoménal (la preuve : le jeu devait au départ être sur GC, exceptionnel sans toute ces possibilités propre à la Wii)… Alors là…

Alors… je ne suis toujours pas comme un gosse. Pourtant, je risque bien de me retrouver dans ma chambre comme le gamin que j'étais dans le jardin, fendant l'air avec une épée imaginaire ! Mais je ne suis, avec tout ça, toujours pas enchanté. Seul le jeu lui-même pourra peut-être le faire. Mais je suis sceptique.

Car voilà, Peter Pan à grandi. Il est devenu Capitaine Crochet.

Quand j'entends parler de la Wii, avec sa formidable manette qui permet de tenir directement l'épée à la main (et la canne à pêche !)… je n'ai ressenti que peu du " frisson d'enthousiasme " qui me prenait alors et me tendait impatient comme un môme la veille de Noël à la simple annonce d'un nouveau Zelda. Aucun plaisir comparable à cette fameuse pêche sur Game Boy avec ses deux pauvres boutons. Pourquoi ? Je ne saurais dire. Un livre m'emporte toujours avec lui, un film aussi, une musique aussi, des peintures adorées et plus exceptionnellement certaines sculptures aussi, mais le jeu vidéo…

Plus rien. Je crois que la raison est très simple : J'étais jeune, et comme tous les jeunes, j'étais envieux de la liberté des " grands ". Hyrule (et plus particulièrement Cocolint) était mon univers où j'étais libre, où je pouvais faire mille et une choses formidables, où je pouvais aller à droite, à gauche, glander à la pêche, bref, faire ce que je voulais par mon propre chef. Aujourd'hui c'est devenu ma réalité. J'ai voyagé au Viêt-Nam, en Nouvelle Zélande, j'ai choisi ma route, je la choisis toujours. Je ne suis plus enfermé entre les 4 murs d'une salle de classe. Je découvre une réalité qui dépasse cette fiction qu'est Hyrule, même en matière de féérie, et lorsque je repense à Wind Waker, c'est principalement pour ses défauts…

Dossier réalisé par Boz, le 15 octobre 2006