Interview : Eímear Noone (Symphony of the Goddesses)

Auriez-vous des anecdotes particulières à nous raconter ? Après plus d’un an de tournée, il a du se passer de belles choses.

Oui, j’ai d’ailleurs un blog dans lequel je raconte la tournée. Je me rappelle que le médiateur artistique a une fois aspergé ma veste avec de la vodka parce que nous n’avions pas eu le temps de l’envoyer au pressing. Je me suis demandé ce que les gens allaient se dire s’ils voyaient une irlandaise monter sur scène et sentant la vodka. C’était horrible !

Il y a aussi un solo de basson très amusant dans la symphonie et qui est nommé « le solo ivre » sur les partitions. Quand nous avions travaillé avec l’orchestre de Pittsburg, un des meilleurs orchestres des USA, j’ai dit un soir au joueur de contrebasse « En tant qu’Irlandaise, je trouve que ton solo n’est pas assez ivre ». Et le soir suivant, je l’ai regardé pendant le concert et ses lunettes étaient mises complètement de travers, il penchait sur le côté et ça m’a fait rire. Je me suis tournée vers le public pour leur faire comprendre que c’était une blague.

Je reçois aussi énormément de cadeaux de fans. La Baguette du Vent que j’utilise sur scène est magnifique. Il y avait même une mélodie qui se déclenchait dans la boite.

J’adore aussi écouter du rock, autant que de la musique symphonique. J’adore Back in Black d’ACDC et je l’écoute toujours avant de monter sur scène, peu importe ce que l’on joue. Si j’écoute Schumann ou Brahms, ça n’a aucun effet. Back In Black me rappelle que je porte toujours du noir, et me donne un sens du rythme [chantonne les premières secondes du morceau]. Une fan a créé et m’a offert une house pour iPad à Londres, avec un logo ACDC formé par avec des symboles des jeux Zelda. Je mettrais la photo sur Twitter.

Une fan de Mexico est aussi venu vers moi avec une pétition de 3000 signatures pour que nous puissions nous produire à Mexico et elle m’a fait un superbe cadeau. C’est un très beau dessin avec mon avatar, je l’ai fait imprimer et accroché au dessus de ma porte d’entrée.

NDLR : Ce dessin est l'œuvre de l'artiste Ferisae et peut être contemplé sur son compte DeviantArt.

Pour finir, j’aimerais savoir quels étaient vos liens avec la série Zelda avant de commencer cette tournée, ont-ils évolués depuis ?

Pour moi, ça a commencé à l’âge de quatre ans. J’ai trois frères cadets et les Nintendo ont toujours fait partie de la maison, nous avions toujours des Super Mario, des jeux Zelda… cela a fait partie de notre jeunesse, même si ma première passion était la musique. Mais quand j’ai commencé à travailler sur cette franchise, et que j’ai vu toute cette passion, ça a tout changé. Les fans de Zelda sont spéciaux, très passionnés. Je pense que cela a un lien avec l’histoire en elle-même. Tout cela m’a fait aimer encore davantage les jeux. Les fans sont identiques dans tous les pays, sensibles, intelligents et respectueux. J’adore voir l’orchestre jouer devant un tel public, surtout les anciens orchestres qui sont presque choqués de la manière dont ils sont traités par ce public. Quand je vois les musiciens entendre de tels applaudissements et se demander si ce n’est pas quelqu’un derrière eux qui vient de monter sur scène, je leur dit « Non, c’est pour vous qu’ils applaudissent ! ». C’est la première fois que je rencontre un public qui traite aussi bien l’orchestre que moi. Tout cela m’a fait aimer encore davantage cette franchise.

Merci beaucoup pour cette interview passionnante.