Majora's Mask : Notions d'empathie et d'espace-temps

À propos de ce dossier

Analyse sur un épisode différent, à travers deux notions essentielles au jeu : l'empathie et le temps.


Identité musicale

Les musiques collent parfaitement à l'essence du jeu abordée au début du dossier, c'est-à-dire l'empathie, le malheur, mais aussi l'espoir, et donc cet antagonisme. Le chant de l'apaisement à lui seul permet de ressentir tout le sens du jeu : si l'on devait mettre une image sur la musique, cela serait probablement un coucher de soleil, une lueur d'espoir dans une obscurité imminente. Une fatalité, quelque chose de certain, mais avec une infime lumière qui nous rappelle que nous pouvons changer les choses : voilà ce que décrit le chant de l'apaisement particulièrement.

La bande son est malgré tout ancrée dans la saga Zelda. On retrouve les instruments et sonorités propre à la série, le chant du temps bien évidemment, et le fait que trois des quatre région du monde présentent des peuples typiques de Zelda fait forcément ressortir une identité musicale quand on les parcourt. Les sons et bruitages de Majora's Mask sont également des marqueurs forts, et le thème de Termina lui aussi rappelle bien évidemment celui de la plaine d'Hyrule dans Ocarina of Time, mais surtout le thème principal de la saga Zelda, véritable hymne et message au joueur, qui lui rappelle que même si les masques sont là, ce Majora's Mask reste avant tout un épisode majeur de The Legend of Zelda.

On peut percevoir le malheur et à la fois l'espoir au sein même de Bourg-Clocher à travers les trois musiques correspondant aux trois jours se déroulant dans la ville. Le thème du premier jour est plutôt clair et léger, sans lourdeur aucune. Le second est très légèrement plus concis et agressif, avec des sonorités plus assumées et marquées. C'est surtout à l'écoute du thème du dernier jour qu'on ressent bien le malaise et l'antagonisme si caractéristique de cet épisode. La mélodie de base est la même, cependant des sons de fond viennent perturber la tranquillité et la légèreté de l'ambiance sonore. Pour ce qui est des dernières heures, la musique change du tout au tout en indiquant clairement son intention : signaler au joueur qu'il ne reste réellement plus beaucoup de temps.

Le thème qui symbolise bien sûr la source du malheur et le mal en personne est celui de Skull Kid, porteur du masque de Majora. Un contact direct avec la noirceur à l'état pur, et à la fois un éclaircissement sur l'antagonisme du jeu. Il est facile d'associer toute forme de malheur à Skull Kid et à ce thème, tous deux responsables de tout les maux de Termina.

La bande-son est donc à l'image du jeu : nuancée et contrastée, marquée par différentes influences, qu'elles soient typiques de Zelda ou pas : cette OST, au delà des marqueurs forts de la série comme le côté épique ou le courage, parvient à se différencier par l'omniprésence du malheur et de la fatalité.

Dossier réalisé par Hoyale, le 10 juillet 2013