L'univers préapocalyptique de The Legend of Zelda: Majora's Mask

À propos de ce dossier

Majora's Mask fascine les joueurs de Zelda par son développement incroyable et par son ambiance si particulière. Le thème de apocalypse lui confère des qualités qui lui permettent d'être un grand jeu.


Application du modèle « Modèle Kübler-Ross »

Pour peu qu'on connaisse un peu les dessous et les théories qui tournent autour de la saga de The Legend of Zelda et tout particulièrement celles de Majora's Mask, on ne peut pas passer à côté de celle qui prétend que Link est mort et que l'on passe successivement par les différentes étapes du deuil du personnage principal à travers le jeu comme on peut le faire de manière plus précise dans Rime. Pour rappel, il est couramment admis qu'il existe cinq phases du deuil. Cette notion est initiée par Elisabeth Kübler-Ross en 1969 qui décrit cinq ou six sentiments différents que l'on peut ressentir lorsqu'on est confronté à une perte catastrophique : le déni, la colère, le marchandage, la dépression, parfois la résignation, et enfin l'acceptation. Il peut s'agir de la mort d'un être cher, d'une invalidité ou encore, dans la vraie vie, d'un divorce ou d'un diagnostic d'une maladie terminale par exemple. Si on peut remettre en question la pertinence de la théorie de la mort de Link, on ne peut qu'admettre que l'analyse de l'intégralité du jeu à travers ce modèle permet de mieux comprendre comment les différents villageois réagissent face à l'arrivée de l'apocalypse. Termina est en proie à une maladie terminale. Le diagnostic est posé : la lune s'abattra dans trois jours. Le nom du pays parle de lui-même. La fin est là, partout, inévitable. L'étymologie ne pose pas de problème pour nous qui parlons la langue de Molière. Même s'il a été admis que la création du mot provient d'une dérivation de « terminal » dans le sens de carrefour où les gens vont et viennent avant de repartir, il perdure une notion d'arrêt, d'extrémité et de fin.

« Termina is a terminal, right? [...] As it means a place where people come and go, terminal became Termina. »

Eiji Aonuma lors d'une interview réalisée en mars 2015 par Nintendo Dream.

Les personnages doivent donc, en plus de leur propre mort, assimiler que leur monde entier va s'éteindre. Ainsi, chacun des Terminiens réagit à sa manière et le plus souvent à travers l'une des cinq phases du deuil. C'est surtout le cas dans les quatre régions entourant Bourg-Clocher, car leur univers est déjà en proie à une menace plus immédiate comme la disparition d'une princesse ou un hiver insurmontable. C'est donc principalement dans la ville centrale que nous aurons affaire aux différents types de réaction vis-à-vis de l'apocalypse approchant. Deux grandes catégories se dessinent aux travers des réactions des habitants de Bourg-Clocher : soit rester sur les lieux et vouloir que le Carnaval ait tout de même lieu ; soit fuir et essayer de sauver ce qui peut l'être. Ce schisme s'illustre principalement dans le bureau du Maire Dotour où l'on assiste à une réunion animée entre les ouvriers qui ne croient pas en la menace de la lune et les soldats de la ville qui demandent à ce qu'on annule le Carnaval et qu'on évacue les habitants pour essayer de les sauver.

« On dit que dans trois jours, quand le Carnaval débutera la lune tombera sur notre ville. [...] Il y a ceux qui y croient et ceux qui n'y croient pas ! »

Anju, The Legend of Zelda: Majora’s Mask d'Akira Himekawa, page 45.

Dossier réalisé par Yorick26, le 10 décembre 2018

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À propos de l'auteur :
Passé de noob à tyran, puis de Maman de l'équipe à Chef, je partage ma passion pour Zelda sur PZ depuis plus de 10 ans... même si certains me traitent d'hérétique car j'apprécie peu Link's Awakening.