L'univers préapocalyptique de The Legend of Zelda: Majora's Mask

Les Quatre Cavaliers de l’Apocalypse et l'Agneau

En cherchant un minimum, on peut retrouver dans Majora’s Mask des figures emblématiques de l’Apocalypse telle qu’elle est décrite dans le Nouveau Testament. Les Cavaliers de l'Apocalypse y sont décrits dans le sixième chapitre du livre de l’Apocalypse et sont au nombre de quatre comme les géants gardiens dans le jeu et libérés par l'intervention d'un Agneau. Mais évidemment leur ressemblance ne s’arrête pas seulement à leur nombre. Si on s’intéresse un peu plus précisément à leur ensemble, puis à chacun d’entre eux, on remarque alors qu’ils sont basés sur une logique très similaire qui fait que l’on peut associer les géants protecteurs, ou plus précisément leurs incarnations emprisonnées dans les restes des boss, aux Quatre Cavaliers de l’Apocalypse.

En effet, dans l’aventure, Skull Kid et Majora emprisonnent les quatre géants dans les restes des boss afin de se venger de la solitude causée par leur départ, mais également pour les empêcher de contrecarrer la catastrophe qu’est la chute de la lune et la mort de tous. D’après l’Apocalypse, cette fois, la fin du monde commence lorsque l’Agneau, représentant Jésus ressuscité, ouvre les quatre premiers sceaux libérant alors quatre cavaliers chargés d’apporter la mort. Les éléments sont soit directement opposés soit identiques, si bien que l’hypothèse selon laquelle la légende de Majora’s Mask est inspirée des récits de l’Apocalypse semble tout à fait plausible.

« Le pouvoir leur fut donné sur le quart de la terre, pour faire périr les hommes par le glaive, par la famine, par la mortalité, et par les bêtes sauvages de la terre. »

On retrouve cette répartition en quarts de la terre dans Majora’s Mask. Les quatre géants emprisonnés s’étaient endormis initialement aux quatre coins de Termina. La répartition de Termina en quatre est non seulement visible en consultant la carte, mais est explicitement citée dans le jeu lors d’une mission pour avoir un quart de cœur. Lorsque l’on demande à la grand-mère d’Anju de nous raconter une histoire, on peut l’écouter dans son intégralité sans s’endormir si l’on porte le masque de la nuit blanche. On peut lire alors le conte en entier qui se révèle en fait l’intrigue du jeu sans que la narratrice semble s'en rendre compte.

« Nous avons choisi de veiller sur vous pendant notre sommeil... 100 pas au nord, 100 pas au sud, 100 pas à l'est, 100 pas à l'ouest. Si vous avez besoin de nous, criez quelque chose comme “Le blizzard de la montagne nous a pris au piège” ou “La mer va nous engloutir”. Vos cris de détresse nous invoqueront. »