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Zelda’s Adventure
Sortie sur Philips CD-I en 1994
Fiche d'information
Éditeur : Philips
Développeur : Viridis
Directeur : Dale DeSharone
Joueurs : 1
1994
5 juin 1994
1994
Non contente de s’être fait enlever par Ganon dans Link: The Faces of Evil, la Princesse Zelda quitte Animation Magic pour sa dernière apparition sur le Philips CD-i en 1995, deux ans après les premiers. En effet, le changement effectué par le développeur Viridis se constate à première vue, car les cinématiques cartoon laissent place à de vrais films, montrant des acteurs en costume sur fond vert. Les personnages sont numérisés lors des phases de jeu pour un rendu photo-réaliste, notamment Zelda qui est encore une fois l’héroïne. Zelda’s Adventure, sorti en 1995, revient aux sources avec une vue en plongée digne du premier épisode sur NES. Mais cette apparente révolution ne permet pas de sauver les trois jeux dérivés sur ce support.
Ce dernier jeu est le plus rare des trois pour les collectionneurs, son prix reste aujourd’hui élevé. Dans cette suite directe des deux volets, bien que peu d’éléments y fassent référence, Ganon, insatiable, s’est emparé du royaume de Tolemac, épellation inverse de Camelot si vous ne l’avez pas remarqué. Son plan semble parfait puisqu’il retient Link prisonnier, mais Zelda, initiée par un sage magicien, se voit confier la tâche de parcourir sept donjons, parfois coupés d’exploration en extérieur. L’on retrouve enfin les donjons, peuplés de cartes, de boussoles, de boss, et de thèmes spécifiques, respectivement la terre, l’illusion, le ciel, le destin, l’eau, la force, puis le feu. Ces donjons se divisent en tableaux, entre lesquels on navigue après avoir terrassé un ennemi ou résolu une énigme. Là réside un des défauts, puisque entre chacune de ces zones, une coupure apparaît et la musique se répète, ce qui la rend difficilement appréciable (imaginez si le thème principal recommençait à chaque changement d’écran dans le premier The Legend of Zelda !). L’héroïne devra donc parcourir ces niveaux intitulés Shrines of en VO, littéralement « Sanctuaires », afin de récolter des fragments de la Triforce lui permettant de se mesurer à Ganon, ce qui arrivera assez vite.
Car à l’inverse, le jeu est plus facile que ses prédécesseurs, dirigiste, et privilégie le gameplay au détriment des séquences animées. La séquence animée majeure reste celle d’introduction, la seule où l’on voit la Princesse jouée par Diane Burns, complétée à certains moments du jeu par Annie Ward comme doublure. Parler de cinématiques reste tout de même relatif ; les scènes sont saccadées et consistent à un assemblage de cinq ou six images par séquence. Le reste du jeu se contentera de silhouettes ou personnages numérisés, les événements importants comme la fin d’un boss étant plus comparables à des animations. À chaque fin de donjon, le vieillard guidant Zelda apparaîtra pour donner un indice sur la suite (non ce n’est pas le Père Fouras !). Cette originalité assumée permet de retrouver l’esprit de la saga, renouant avec un style plus médiéval fantastique occidental.
Si on retrouve des éléments caractéristiques de la saga, ils ne sont pas bien exploités, les rubis par exemple, qui, comme dans The Wand of Gamelon et The Faces of Evil, sont dépensés quand on utilise un objet. De plus, les ennemis se déplacent de manière aléatoire, ce qui rend l’anticipation des mouvements incohérente, contrairement à un mouvement scripté dans un opus classique. Bien que la portée de l’épée soit assez large, les combats sont peu lisibles, entre l’absence de signes pour marquer la perte d’énergie ainsi que la confusion entre les coups ennemis et les vôtres. On regrettera ce manque d’interface lisible, tout comme l’absence de textes ou sous-titres lors des dialogues avec des personnages. En VO comme en VF, les voix sont assez difficiles à comprendre et mal doublées ; de même, le design des personnages est parfois douteux. Quant aux musiques, elles restent assez inégales et discrètes, mais originales, notamment lorsqu’on entend en extérieur des cris d’animaux, le bruit du vent, ou le ruissellement des torrents.
Dans Zelda’s Adventure, la jouabilité ne fait pas défaut. Le problème réside plutôt au cœur du jeu, des environnements, non du gameplay en soi ; on y remarque peu de cohérence. Le rendu photo-réaliste rend la distinction difficile entre décors et éléments du gameplay, ce qui entraîne une confusion et une frustration. De ce fait, on abandonne vite, malgré les quelques rares qualités, parce que ce Zelda III estampillé CD-i est trop frustrant à jouer. Ne réussissant pas à sauver la chance donnée par Nintendo à Philips, cette trilogie fut à l’image de la console qui elle-même n’eut pas le succès escompté. Mais, peut-être qu’un jour, un héros légendaire tout de vert vêtu viendra les délivrer du sceau qui les emprisonne, et triompher de la vile injustice du temps. Peut-être.
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