Interview d’Oscar Lemaire - L’Histoire de Zelda

En ce moment, Nintendo dévoile au compte-goutte des informations concernant le prochain opus de la série : The Legend of Zelda: Breath of Wild. Pourriez-vous nous donner vos premières impressions sur ce futur épisode ? Avez-vous des attentes ou des craintes particulières concernant cet opus ?

Pour tout vous dire, l’angle du deuxième tome portera sur les difficultés rencontrées par Nintendo pour créer à nouveau des chefs d’œuvre dignes des épisodes couverts dans le premier tome, et en particulier d’Ocarina of Time. Donc évidemment, en tant que passionné de la série j’espère que Breath of the Wild parviendra à être d’un tel niveau, mais je l’espère peut-être plus encore en tant qu’auteur, parce que je préfère avoir un happy end.

Cela va sans doute hérisser certains de vos lecteurs, je sais que l’affect personnel joue beaucoup et qu’il y a une bonne partie de fans qui ont découvert la série avec des épisodes comme The Wind Waker ou Twilight Princess et les considèrent comme les meilleurs épisodes, mais j’estime que depuis la 64, il a toujours, au minimum, manqué un petit truc pour qu’on vive un évènement aussi vibrant qu’avec des jeux comme A Link to the Past ou Ocarina of Time.

J’ai l’impression que la direction prise par Breath of the Wild est la meilleure possible pour répondre à cette ambition, pour peut-être créer une nouvelle référence qui donne une leçon à toute l’industrie. J’ai eu l’occasion de tester la démo de l’E3 en juin dernier, et je trouve qu’elle porte bien ces espoirs, mais il est impossible d’avoir la moindre certitude à ce sujet. Comme tout Zelda, les jugements hâtifs ont peu d’intérêt. Mais je suis d’un naturel optimiste, j’y crois.

Quel est votre premier jeu Zelda ?

Link’s Awakening. J’évoque la chose dans la postface, c’est un jeu qui a beaucoup contribué à ce que je suis devenu. C’est une œuvre qui m’a fait découvrir la profondeur que pouvait avoir un jeu, et c’est probablement en grande partie grâce à lui si je suis devenu un passionné de jeux vidéo.

Quel est votre jeu Zelda préféré ?

Majora’s Mask. Pour tout un tas de raisons que je décrypte dans le livre, en essayant de prendre la distance qui s’impose, et qu’il me serait difficile de résumer ici. Mais pour l’anecdote, j’ai traversé il y a peu une intense période de stress, ce qui chez moi se manifeste par des crises d’asthme en continu sur plusieurs jours, voire semaines, le genre à ne pas s’arrêter totalement même à coup de vicodin. C’est dans cette période que j’ai recommencé, pour le livre, une partie de Majora’s Mask, et ça m’a très vite calmé. C’est le genre d’effet qu’a ce jeu sur moi. Plus efficace que n’importe quel médicament.

Quel élément de la série appréciez-vous le plus ?

Je ne pense pas que je pourrais définir un élément en particulier. Les développeurs eux-mêmes ont du mal à définir ce qui fait la série Zelda. À mon sens, la qualité de ces jeux repose sur un tout, dont la nature peut varier d’un épisode à un autre.

Quel est le personnage de la série qui vous a le plus marqué ?

Mhhh, c’est très difficile de choisir. Mais je dirais Marine, de Link’s Awakening, qui résume en grande partie la particularité du jeu. Je peux difficilement expliquer pourquoi sans spoiler le jeu, en revanche.

Quelle est votre musique issue de la série préférée ?

Alors là, joker, c’est encore plus compliqué d’en choisir une seule. Je crois que je serais même incapable de choisir quel épisode a les meilleures musiques.

En tant que journaliste et fan, quelle sortie d’un jeu de la série vous a le plus marqué ? Pourquoi ?

C’est plus une réponse en tant que fan que journaliste et qui ne correspond peut-être pas à celle que vous attendez, mais c’est le duo Oracle of Ages et Oracle of Seasons, pour des raisons extérieures au jeu. Il se trouve qu’en 2001, alors que j’avais 14 ans, je me suis retrouvé à accompagner mon frère à un match de foot entre la France et l’Algérie au stade de France. C’était le lendemain de la sortie du jeu que j’avais acheté sur le trajet, et il s’agit du fameux match qui avait été interrompu avant la fin à cause d’une partie des tribunes qui a envahi le terrain. Pour moi comme pour mon frère, c’était la première fois qu’on voyait l’équipe de France jouer devant nous et qu’on rentrait dans le Stade de France, donc c’était quelque chose. Et quand on était là, à regarder le terrain envahi par les supporters et les joueurs qui regagnaient les vestiaires, et à écouter l’annonce que la suite du match était annulée, mon frère était dépité. Je crois d’ailleurs qu’il était plus inquiet des conséquences politiques qui en découleraient que d’avoir son plaisir de spectateur gâché par la tournure des évènements. À 14 ans, j’avais du mal à avoir conscience de tout ça, et la tournure des évènements me passait au-dessus de la tête. Je ne pensais qu’à une chose : rentrer chez moi au plus vite pour pouvoir découvrir ce nouveau Zelda, presque heureux que le match se termine plus tôt que prévu.

Un immense merci à Oscar Lemaire pour avoir pris le temps de répondre à nos questions !

Vous pouvez suivre Oscar Lemaire sur son compte twitter. L’édition collector et l’édition classique de L’Histoire de Zelda sont à retrouver sur le site de Pix’n Love.