Sins of Hyrule : Interview de Rozen

Lorsque tu entames une session d’enregistrement, quelle place laisses-tu à l’improvisation ou aux changements de dernière minute ?

Les morceaux peuvent changer à tout moment, en particulier avec des artistes jouant en live. Ils ont parfois des idées intéressantes sur la façon dont leurs partitions pourraient changer pour améliorer l’impact de l’arrangement et je respecte profondément leur contribution. Pendant les sessions, les expérimentations vont et viennent.

Sins of Hyrule a aussi été pour toi l’occasion de concrétiser certaines collaborations, et de poursuivre certaines autres relations. Pourrais-tu nous en dire plus à ce sujet ?

Une part importante du concept que j’avais en tête pour cet album était d’avoir plus d’artistes invités que par le passé. Je pensais à toutes ces personnes depuis un moment et c’était l’occasion parfaite de le faire. Ayant travaillé avec Laura Intravia sur d’autres projets, c’était bien de la présenter dans la première partie. Mon travail avec Julie Elven poursuit notre précédente collaboration « Battle for Spira », qui s’est avérée très réussie, et nous voulions tous les deux retravailler ensemble.

Ton album est publié sous le label « Materia Collective ». À quel moment ton travail s’arrête-t-il et quand est-ce que le leur débute ?

Materia Collective est une composante essentielle me permettant de sortir des albums d’arrangements musicaux de jeux sous licence. Lorsque je travaille sur un projet, je les consulte pour m’assurer qu’il n’y ait pas de problèmes de droits. Une fois la musique terminée, leur travail consiste à fournir les boutiques, faire la promotion et s’assurer que les fans puissent mettre la main sur le produit.

Materia Collective a déjà publié d’autres albums liés à la série Zelda (Octorock, Hero of Time, Time’s End, etc.). Est-ce que cette expérience t’a été utile ?

Sur le plan logistique, chaque projet Zelda de Materia a toujours été très différent des autres et avait une approche différente. Cependant, ils sont toujours très ouverts pour explorer de nouvelles pistes ou procédés. Je crois toujours qu’ils feront de leur mieux pour prendre soin de moi et les succès de leurs projets témoignent de l’importance de leurs efforts.

J’imagine que la production d’un album doit être une aventure riche en anecdotes. Est-ce qu’il y en a une sur laquelle tu aimerais revenir ?

Un de mes moments préférés a été la naissance de « Ganon's Requiem ». Au début, c’était l’extension d’un morceau et je l’avais séparé, mais au bout du compte, c’est devenu quelque chose à part entière. J’avais programmé une session d’enregistrement avec des chœurs pour un samedi et le vendredi soir je n’avais toujours pas écrit la moindre note. Heureusement, l’inspiration est venue à temps et j’ai écrit le morceau du début à la fin, y compris les parties chorales, quelques heures avant la session. Cela n’a été possible que grâce à l’expertise de mon équipe.

Peut-on imaginer te voir évoluer dans d’autres styles à l’avenir, en allant par exemple vers plus de minimalisme ou des sonorités plus exotiques ?

Tous les albums que j’ai écrits sont différents en termes de style, et cela continuera d’être le cas. Le seul facteur qui ne variera pas sera mon attention particulière portée aux détails. J’espère que les gens pourront toujours identifier mon travail quel que soit le genre.

Pour la production de mon prochain album, je m’intéresse spécifiquement au style Metal Symphonique, mais il faudra attendre pour en savoir plus.

Pour finir cette interview, j’ai trois dernières questions pour toi. Quels sont tes trois thèmes préférés issus de la série Zelda ?

« La Berceuse de Zelda », « la Vallée Gerudo » et « le Chant de l’Apaisement ». Dans cet ordre.

Quels sont les thèmes de la série sur lesquels tu aimerais travailler à l’avenir ?

« La Ballade du Poisson-Rêve » est prévue. Toute la bande son d’Ocarina of Time, mais pas pour tout de suite. Le thème de l’océan de The Wind Waker ou celui du Château de Lorule, parmi tant d’autres.

Je pense que la plupart de nos lecteurs t’ont découvert sur Internet et probablement grâce au bouche-à-oreille. Y a-t-il des créateurs, plus ou moins connus, que tu souhaiterais mettre en avant ?

Theophany est ma plus principale recommandation pour tout le monde, mais il est déjà très populaire. Et Reven, une artiste grandissante qui – si vous la laissez faire – vous surprendra énormément avec ses arrangements imaginatifs et venus d’ailleurs.

Merci beaucoup Rozen. Toute l’équipe te souhaite une bonne continuation.