Le test d'Ocarina of Time 3D, enfin
Il aura fallu près de 13 ans pour que Nintendo se décide à créer un vrai remake d’OOT, la sortie de la 3DS lui fournissant enfin un bon prétexte. On parle ici de ce qui est pour beaucoup le meilleur épisode de la série : forcément, les attentes étaient hautes ! Mais le produit final justifie-t-il vraiment la dépense quand une majorité de fans de Zelda a toujours sa cartouche dorée sous la main ?
Bon, arrêtons-nous deux minutes : qui n'a pas joué à OOT ? Si vous lisez ces lignes en ce moment sur PZ, c’est que vous avez un certain intérêt pour la série Zelda et il serait alors étonnant que vous n’y ayez jamais touché. Si malgré tout c’était le cas, alors aucune des objections développées ci-dessous ne devrait vous empêcher de faire main basse de toute urgence sur ce remake, si ce n’est son prix et celui de son support. Vous découvrirez, sous une forme qui n’a pas à rougir face aux standards de 2011, le maillon le plus emblématique de la chaîne Zelda, l’épisode le plus rythmé, le plus intense, le plus culte de la saga. D’ailleurs, si vous n’y avez jamais joué, le moment paraît idéal : on sait en effet que Skyward Sword, prévu pour la fin de l’année, sera placé juste avant dans la chronologie de la série et devrait donc donner à son grand frère une nouvelle perspective intéressante.
Mais bien sûr, tout cela est assez léger pour emporter l'adhésion des vieux de la vieille pour cet épisode 3D en particulier : voyons donc à présent les apports du remake.
« Le temps n'a aucune prise sur toi! Comme c'est étrange! »
Allons-y tout de suite avec le changement le plus évident. Oui, les gars de chez Grezzo (le studio à qui Nintendo a confié le développement) ont sérieusement mis à jour la partie graphique du titre et oui, il en avait bien besoin. Il vaut la peine de ressortir sa vieille Nintendo 64 ou son précieux CD bonus GameCube pour mesurer le poids des ans, brouillard et textures un peu dégueulasses en tête. Plus rien de tel ici : le jeu est globalement plus fluide, de nombreux décors ont été entièrement refaits en 3D, de même que les visages des personnages principaux.
Certes, le jeu n'en est pas pour autant époustouflant. La 3DS peut de toute évidence mieux faire, des imperfections demeurent ici ou là. On serait presque tenté de dire que c'est par fidélité à l'original mais ce serait verser dans le fanboyisme et c'est pas notre genre. Sérieusement, cependant, la redécouverte de tous ces paysages gravés dans la mémoire, le moulin de Cocorico, le soleil se levant sur le Lac Hylia, ne pourra qu'émouvoir même le plus blasé des fans. Quant aux nouveaux venus, c'est peu de dire qu'ils découvriront le jeu dans des conditions optimales.
Venons en maintenant aux choses qui fâchent vraiment. La 3D. Après tout, elle est dans le titre du jeu, dans le nom de la console et vantée en long et en large par les vaillants VRP Nintendo.
Mais elle n'apporte au final quasiment rien.
Bien sûr, si OOT est votre premier jeu 3DS, l'effet de profondeur devrait de prime abord vous impressionner. Au fil des heures, ce sentiment laisse place à une simple satisfaction esthétique : avec le bon réglage de la molette (pas trop haut pour votre serviteur), le jeu paraît simplement un peu plus joli. Mais très franchement, passée la première dizaine d'heures, même le plus culotté des Nintenboys devrait admettre l'avoir désactivée. Son faible intérêt est juste écrasé par les divers désagréments occasionnés, angle de vision trop restrictif qui nuit au confort de jeu (et bon amusement si vous y mêlez la gyroscopie) et utilisation gourmande de la batterie en tête.
« Pourras-tu toucher dix cibles? Tu as quinze essais! »
Mais les communiqués de presse ne doivent tromper personne : la 3D est loin d'être l'atout majeur de ce remake. En fait, Ocarina of Time doit surtout à sa nouvelle console d'accueil, outre le lifting évoqué plus haut, une ergonomie largement améliorée.
Bien sûr, la traditionnelle carte sur l'écran tactile est de mise, mais celui-ci permet, mieux encore, d'accéder à quatre emplacements d'objets (dont deux correspondent à X et Y), à l'ocarina et à Navi en un seul coup de stylet. Ca n'a l'air de rien, mais les vieux loups de mer qui écument les donjons depuis la 64 sauront à quel point cela peut ajouter en confort de jeu. Je m'étais promis de ne pas ressortir l'exemple donné par tout le monde, mais c'est le plus parlant : l'exploration du temple de l'eau avec les bottes de plomb en accès direct évite bien des crispations.
A cela, il faut ajouter la gyroscopie qui a été intégrée au jeu pour déplacer la caméra en vue subjective ou pour gérer la visée au lance-pierre, arc et compagnie. A condition, comme dit plus haut, de ne pas y mélanger la 3D, ce petit ajout est une autre riche idée, d'autant plus qu'elle ne s'impose pas au joueur puisque l'on peut y substituer le stick sans transition.
Au niveau de la jouabilité, il faut bien aussi citer une autre invention à l'intention des naz... joueurs occasionnels avec les fameuses pierres d'aide et les visions qu'elles débloquent. Concrètement, deux versions agrandies des fameuses pierres à potin disséminées dans le jeu, appelées pierres Sheikah, sont accessibles aux endroits de réapparition de Link au début d'une partie, forêt Kokiri enfant et temple du temps adulte. Une fois consultées, on peut y voir, classés par séquence de l'aventure, quelques brefs flashs qui donnent la résolution d'une énigme ou l'endroit où aller. Bref, rien qu'une aide facultative et peu intrusive à laquelle rien ne s'ajoute (si ce n'est peut-être des rubis et coeurs un peu plus abondants par endroits ?) pour retirer le sel du titre original.
« Oh...alors tu pars...déjà... »
Ce test doit encore répondre à une question importante, mais Nintendo s'en était chargé très en amont dans le développement du jeu : non, Ocarina of Time 3D ne propose pas de véritable contenu supplémentaire, que ce soit un temple de la lumière, une Triforce dans l'inventaire ou une scène un peu salace avec Malon. Tout le jeu original, mais rien que le jeu original, donc, ce qui n'est déjà pas rien mais peut légitimement décevoir venant d'un remake payé au prix fort. Peut-être était-il plus sage de s'abstenir de bousculer la savante alchimie du titre ?
Quoi qu'il en soit, il faut tout de même citer deux exceptions à ce qui vient d'être dit. La première, de taille, est la présence de la version Master Quest du jeu dans la cartouche, à débloquer en finissant l'aventure de base. On rappelle pour les distraits qu'il s'agit d'une mouture revue et corrigée d'OOT, mais uniquement sur le plan des donjons, ceux-ci étant rendus plus difficiles. Embarras supplémentaire, la Master Quest se joue cette fois-ci avec effet miroir, comparable à la différence entre Twilight Princess GameCube et Wii. Même si c'était le minimum syndical, il reste assez sympa de pouvoir en profiter dans la foulée.
Seconde exception notable, la présence dans le jeu d'un mode spécial réservé aux boss, qui permet à Link de les réaffronter à volonté en rêve en chronométrant son temps. C'est assez anecdotique, mais on connait plus d'un fan s'étant déjà relancé dans toute une partie juste pour vaincre une nouvelle fois Volcania ou Bongo-Bongo. En clair, on ne crache pas dessus.
Reste un dernier regret majeur, surtout lorsque Nintendo décide d’axer toutes les réjouissances liées au 25ème anniversaire de la série sur ce point : les musiques. Le contraste est cruel entre le ravalement de façade réussi sur le plan graphique et la partie sonore qui n’a pas bougé d’un iota par rapport à la version N64. Quand on voit en plus le potentiel des mélodies d’OOT, peut-être les plus mémorables de l’ensemble de la série, on ne peut qu’être déçu. La fin du jeu réserve bien une petite surprise sur ce point, mais il faudra repasser pour traverser la plaine d’Hyrule ou la vallée Gerudo sur un son orchestral.
Le légendaire Ocarina of Time aurait-il, comme le royaume d'Hyrule, perdu de son éclat avec l'écoulement des années ? Non, évidemment ! Ce remake 3DS, chiche en nouveautés, a simplement peu à proposer outre la mise à jour graphique. Il n’en faut sans doute pas plus pour beaucoup de fans : après tout, c’est OOT ! Aux autres de décider si la pièce maîtresse des Zelda en vaut la chandelle... et la console qui va avec.
Le 09 juillet 2011 à 10:33, par Bakura
Derniers commentaires sur les forums
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Qui plus est, je trouve que c'est un excellent moyen de faire découvrir aux plus jeunes l'opus phare de la série (pour ceux qui n'ont pas de N64 ou encore qui n'ont pas eu l'occasion d'avoir le collector sur NGC).
En bref, c'est un réel plaisir de pouvoir rejouer à ce jeu sous un angle légèrement différent.
Ici c'est pour parler du test d'OoT 3D.
http://www.dsgen.fr/the-legend-of-zelda-majora-mask-remake-3ds-rumeur-eiji-aonuma-actualite-8424.html
Dites, je ne sais pas si je suis le seul à le remarquer et si c'est juste une coïncidence mais dans OOT (3D aussi) les cheveux de Link forment un M, Miyamoto aurait-il signé son oeuvre ? (M de Miyamoto)
Je pense tu va chercher un peu loin ^^
Je viens juste de m'inscrire notamment pour écrire ce message car je ne suis pas d'accord avec le testeur sur un point, certainement le plus important dans ce remake: la 3d
Si j'ai bien compris Le testeur parle d'une 3d anecdotique, dispensable...
Je ne suis absolument pas d'accord même si je respect l'avis de chacun, la 3D de ce portage est indéniablement plus qu'un gadject c'est véritablement le gros point fort du titre, une révolution dans la saga, un hommage à ocarina of time.
Je comprends tout à fait que bon nombre de joueurs bascule en 2d à cause de l'extrème sensibilitée de la 3d par rapport à l'écran et à nos yeux, d'ailleurs j'ai même gueulé à ce propos tant il est difficile de maintenir un angle adéquate (ne pas bouger, trouver LA position conforme et le bon positionnement des doigts, le dédoublement de l'image extrement réceptif etc...
Mais voila tout, tous les efforts nécessaires suffissent à apporter une experience magnifique,monstrueuse et totalement immersive.
Plusqu'une simple option cela devient indispensable une fois maitrisée,
il est d'ailleurs impossible pour moi de revenir à sa 2d d'origine tellement l'effet de profondeur, la magnificence des décors et les effets de particules amène une réelle redécouverte au titre, un saut de technologie en avant comme l'avait fait ocarina of time en son temps.
Amis gamers et au testeur, un conseil, jouez y allongé, les coudes maintenus par les jambes, les doigts bien adaptés aux gachettes pour empecher de trop bouger lors des combas et avec le chargeur branché.
Mais surtout il faut trouver son angle car oui il y a bien un angle parfait (sans dédoublement de l'image) la perfection de la 3d quoi.
Personnellement j'opte pour la console légèrement en l'air et l'inclinaison qui va avec, je pense qu'il ne faut pas jouez avec l'écran en face bref je dois me faire passez pour un fou
mais véritablement j'ai remarqué que cela a porté ses fruits et c'est aussi une question d'habitude, il faut du temps mais au final le plaisir est immense, grandiose
tout simplement un chef d'oeuvre qui arrive même à dépasser l'original grace à sa 3d une fois maitrisé et ainsi qu'a son lifting graphique qui va avec.
Le lac hylia en 3d
Les fontaines des fées en 3d B)
Et les donjons, les boss...
Ocarina of time n'a jamais été aussi près du chef d'oeuvre
Merci ^,^