La Gazette de P-Z #87
Chompir. — Nouvelle Gazette fraîchement sortie d’aujourd’hui ! Venez la goûter, venez la dévorer ! Elle est bien belle, elle est bien bonne notre Gazette ! Seulement 2,50 €, à ce prix-là, c’est une affaire en or !
Ah pardon, vous êtes déjà là ? Je m’entrainais pour… commercialiser notre gazette et la faire vendre sur les marchés de nos campagnes. Si vous le voulez bien, commençons tout de suite.
Chompir. — Aujourd’hui, Achileus n’est pas là, faut dire que je l’ai envoyé faire le tour des marchés de France pour du repérage. Il en aura pour un bon bout de temps, mais gentil comme je suis, je me suis dévoué pour m’occuper de sa partie. Ça tombe bien d’ailleurs, tout a été très calme ces deux dernières semaines, on se retrouve donc directement pour la partie forum.
Chompir. — Les deux dernières semaines ont été (encore une fois) plutôt calmes sur le forum. Nous accueillons tout d’abord un nouveau membre, Daruk69. On lui souhaite la bienvenue.
Notre Yorick national s’est relancé dans une nouvelle partie de Breath of the Wild et cette fois-ci son défi est de se prendre pour le grand nouveau photographe d’Hyrule. Au menu, un grand nombre de très belles photos quasiment toutes accompagnées d’un titre et d’un petit texte. Sani_Messiah, lui, nous propose des screens de flèches figées dans le temps (sûrement Dio qui est passé par là) ; c’est assez impressionnant et ça donne lieu à de très belles images.
Et comme d’habitude, nous finissons par un tour des galeries de nos artistes (pas d’écrits de la part de nos littéraires cette quinzaine) en commençant par de nouveaux essais d’Issouna sur ses personnages pour sa bande dessinée, notamment un Link plutôt B.G. et quelques grandes lignes pour le futur scénario des planches. Nous continuons avec le portrait d’Assilah, un des personnages de J.D.R. de Doutchboune qui a eu la chance de vieillir. Et pour finir, Jielash nous montre une nouvelle flopée de petites illustrations et de fan arts. Au programme, des illustrations forestières, des illustrations du personnage de sa bédé Gobelin domestique (maintenant terminée) et de deux anciens personnages d’une vieille histoire, mais aussi un fan art de She-Ra et de Gloutons & Dragons que vous retrouverez en dessous.
Et voilà qui met fin à notre petite partie forum, vous noterez que pour une fois je n’ai pas parlé d’Animal Crossing (en même temps Xenoblade Chronicles m’occupe trop), mais au moins j’aurai fait une Jojo ref ! Allez je vous laisse avec Linkondo et on se retrouve pour notre nouvelle interview. :3
Linkondo. — Bonsoir ! Vous sentez-vous quelque peu fatigué en cette période de reprise progressive des activités ? Vous avez sûrement besoin d’un petit remontant ! Allez donc rejoindre Gorman, le manageur des Indigo-Go’s, au comptoir du milk bar. Il parait que le concert de ce soir est poignant, il n’y a rien de mieux pour remettre ses idées au clair… Le fan art d’aujourd’hui, emprunt de nostalgie, nous provient de la galerie de Léo Chérel, à laquelle je vous recommande fortement d’aller jeter un œil ! Voici son Twitter et son ArtStation ; on y trouve d’autres très beaux dessins, dont du Zelda !
Dans Zelda, les donjons sont pensés pour nous faire utiliser au maximum nos capacités : on peut traverser le temple, à condition de faire fonctionner ses méninges. C’est parfait pour Link. Mais pour le grand méchant démoniaque qui veut asseoir sa domination sur le monde, et qui, par conséquent, ne veut pas que Link puisse aller et venir à sa guise, quel intérêt ? Le ralentir ? Il vaut mieux le bloquer ! Prenez les clefs, par exemple : elles se cassent au premier usage. C’est une bonne idée, ça ! Mais dans ce cas, pourquoi en avoir mis pile le bon nombre pour ouvrir les portes ? Pourquoi ne pas mettre des portes qui se referment toutes seules, afin de le bloquer à jamais ? C’est pareil pour ses pouvoirs spéciaux : il faut les tenir en compte pour se débarrasser de Link. Xanto l’avait bien compris, de son temps : empêcher Link de se retransformer, ça c’est une bonne initiative ! Bon, dommage que ce soit la seule, mais bon… Il nous faudrait Josué Pereira, l’auteur de Nerf NOW!!, à la réalisation des pièges, pour le prochain Zelda !
Ça fait une plombe que je n’ai pas partagé de vidéo de théorie sur Zelda, alors c’est ce sur quoi nous allons partir maintenant ! En voici une de HMK, un vidéaste spécialisé dans les reviews et les analyses de jeux des sagas Zelda, Smash Bros. et Kingdom Hearts (que du bon, en somme). Il nous parle ici de l’agencement de la chambre des sages dans Ocarina of Time, qui prophétise implicitement le destin de la Triforce !
Le cover de ce numéro est un medley orchestral d’Ocarina of Time, centré sur l’ocarina. Ça semble plutôt classique, dit comme ça, mais je vous assure que c’est clairement un arrangement exceptionnel ! Le joueur d’ocarina, Spencer Register, est un fabricant professionnel d’ocarina (allez jeter un œil à son site, ça fait rêver), et on voit qu’il maîtrise bien son sujet ! D’ailleurs, le clip aussi est magnifique, c’est vraiment un court métrage à part entière ! Il parait que toutes les scènes ont été tournées sur des lieux réels, sans modélisation informatique, ce qui rend la chose encore plus incroyable — même si le château d’Hyrule semble trop parfait pour être réel… Cette vidéo est une vraie prouesse dans tous les domaines !
Chompir. — Vous l’attendiez, voici la nouvelle interview de notre série découverte de la communauté. Aujourd’hui, l’équipe de la gazette s’est penchée sur le monde du speedrun francophone. C’est un grand monde : chaque jeu Zelda a sa propre communauté, mais il arrive que des gens en runnent plusieurs ; c’est le cas de Linkorange, que nous sommes allés interviewer pour vous.
P.-Z. — Bonjour Linkorange, dans le milieu du speedrun, tu es plutôt connu, mais pour ceux qui ne te connaissent pas, pourrais-tu vous présenter toi et ton milieu de prédilection ?
L. — Connu, connu, c’est vite dit ! Je suis avant tout un fan de la licence qui traînait pas mal sur les forums dans les années 2000 (coucou le Palais de Zelda, je vous fais des bisous), et je me suis, depuis 2014, transformé en speedrunneur de jeux Zelda en tout genre. Je diffuse mes essais sur Twitch, mais j’aime aussi beaucoup les anecdotes : parlant couramment japonais, j’ai pu goûter au plaisir de pouvoir lire les dialogues, textes, noms de lieux ou d’ennemis, etc., dans leur langue d’origine, et ça fourmille de petites pépites qui se sont malheureusement perdues lors des multiples traductions ! Je compte, dans un futur relativement proche, commencer à faire des let’s plays sur ma chaîne YouTube de tous les jeux de la série dans leur version japonaise, un à un, en expliquant les dialogues en V.O. pour les personnes ne parlant pas la langue.
Quant au speedrun, il s’agit, brièvement, de terminer le plus rapidement possible un jeu vidéo, avec des contraintes données. Un ensemble de contraintes est nommé une catégorie. Les catégories les plus classiques que l’on retrouve souvent pourront être « faire le 100 % du jeu », ou encore « ne pas utiliser de glitchs », mais il peut aussi exister des catégories plus loufoques, comme « se faire tuer par des poules le plus rapidement possible ».
P.-Z. — Quels jeux Zelda as-tu speedrunnés jusqu’à présent et peux-tu nous dire comment se prépare un speedrun au travers d’une de tes expériences et s’il existe des particularités propres aux jeux de la série Zelda ?
L. — À l’heure actuelle, j’ai six jeux Zelda à mon actif, ce qui fait de moi l’un des francophones ayant speedrunné le plus de jeux Zelda (parce que mine de rien, un seul d’entre eux, c’est déjà un sacré investissement !). Ce sont les suivants : Zelda 1, Zelda 2, A Link to the Past (mon jeu principal), Link’s Awakening DX (et non pas la version en noir et blanc qui est différente), Majora’s Mask et The Minish Cap. Je suis classé 1er Français sur ALTTP et Zelda 2.
Commencer un nouveau speedrun, ça dépend déjà de si l’on a de l’expérience ou non. Il faut savoir que c’est une activité extrêmement chronophage. Contrairement à l’idée reçue, il n’y a pas que les PGM qui deviennent speedrunneurs, tout le monde peut devenir speedrunneur et on commence tous avec des temps dégueulasses :). Quant à la manière de préparer un speedrun, on trouve souvent les ressources nécessaires sur le site speedrun.com pour le jeu que l’on souhaite runner. Comme Zelda est une série très populaire, les communautés des jeux de la série sont très actives et il y a beaucoup de tutoriels, de vidéos d’explications, et la plupart du temps, on aura un serveur Discord où tout un chacun peut poser des questions à la communauté.
Je ne dirais pas qu’il existe des particularités spécifiques aux jeux de la série, parce que les mécaniques qui font de la série ce qu’elle est se retrouvent aujourd’hui dans de nombreux autres jeux ; par ailleurs, chaque jeu est différent, et a une communauté différente, si bien que les glitchs, les techniques pour les combats de boss, etc., seront spécifiques au cas par cas. Cependant, il y a des jeux avec un moteur très similaire (O.O.T. et M.M., P.H. et S.T., etc.) et dont les communautés sont très proches.
Mais si je devais donner un truc relou qui est à peu près constant dans tous les jeux Zelda que j’ai pu runner, c’est bien la gestion de son nombre de bombes tout le long d’une run !!!
P.-Z. — Qu’est-ce qui t’a poussé à commencer le speedrun des jeux Zelda ? Comment as-tu développé cet intérêt pour ce milieu depuis des années ?
L. — Mon amour pour A Link to the Past et à la fois la lassitude de reparcourir inlassablement le monde d’Hyrule de 1991 sans aucun véritable challenge m’ont poussé vers le speedrun. Et c’est à partir de ce moment où j’ai trouvé le jeu beaucoup plus fou. Malgré l’aspect monotone et « tu fais toujours la même chose » que peut inspirer un speedrun, c’est au contraire tout l’inverse : on fait et refait tellement le jeu qu’il est forcé que l’on arrive à des situations qu’on n’avait jamais vues auparavant. La R.N.G. (génération de l’aléatoire) trouve toujours des moyens absurdes pour nous jouer des tours, et même sur des jeux vieux de plus de 30 ans, des skips ou des techniques incroyables sont encore trouvés, même en 2020, par les communautés de ces jeux respectifs.
Par ailleurs, ce sentiment que l’on a de devenir meilleur, de voir que l’on est en train d’acquérir un contrôle total sur le jeu, mais également la sensation de se dépasser, sont vraiment des émotions que je n’ai que rarement ressenties ailleurs. Quand tu es au bout d’une heure et quart de jeu, que tu es en PB pace (c’est-à-dire sur le point de battre ton record personnel), tu commences à avoir les mains qui tremblent, le cœur qui palpite, la respiration haletante, et tu rentres dans une espèce de transe jusqu’à la fin de la run ; si tu réussis effectivement à battre ton record, une joie et une satisfaction intenses s’emparent de toi, couplées à un chat tout aussi hypé par cette fin de run. Plus on devient meilleur, plus ces moments sont rares, mais c’est aussi ça qui les rend si incroyables :).
P.-Z. — Il t’est aussi arrivé de commenter des speedruns, notamment lors du dernier A.G.D.Q. Peux-tu nous expliquer en quoi consiste ce genre d’événement, et comment fonctionne le commentaring de speedruns ?
L. — Depuis le début des années 2010 environ, il y a eu une recrudescence des marathons de speedrun. Les G.D.Q. (« Games Done Quick », marathons de speedrun en janvier et en été) sont les plus connus. Dans le cas des G.D.Q., il s’agit d’une semaine non-stop de speedrun où les meilleurs runneurs du monde viennent se rassembler dans une salle aux U.S.A. enchaîner les runs les unes après les autres avec une très riche mise en scène. Certains de ces marathons sont caritatifs, ce qui signifie que le show donne envie aux viewers de donner de l’argent pour une association caritative. Localement, en France, on a quelques marathons, dont Bourg-la-Run en fin d’année, et plus récemment Speedons (à venir probablement fin 2020), où j’ai été sélectionné. Mais il n’y a pas que la France en francophonie, et au Québec par exemple il existe également des marathons, comme le NoReset Marathon.
Dans le cas de très gros marathons comme les G.D.Q. (U.S.A.) ou l’E.S.A. (Europe), la langue principale est l’anglais, et pas tout le monde comprend couramment l’anglais ! C’est pourquoi ces chaînes mettent en place des restreams dans différentes langues : l’espagnol, l’allemand, le russe, le français, le japonais… J’ai souvent eu l’occasion de commenter du Zelda dans le cadre de ces restreams. On est souvent deux ou trois personnes qui connaissent très bien le jeu, ses mécaniques, et qui expliquent en direct ce que le ou les runneurs sont en train d’exécuter pendant le marathon.
P.-Z. — On dit souvent du milieu du speedrun que c’est une grande famille qui s’entraide et qui est très ouverte aux speedrunneurs en herbe. Que conseillerais-tu à nos lecteurs s’ils voulaient se lancer dans le speedrun de jeu Zelda ?
L. — Dire « le speedrun est une grande famille » c’est un peu comme dire « le monde du gaming, c’est une grande famille ». C’est un peu trop vaste pour que tout le monde se connaisse ^^. Comme je le disais précédemment, chaque jeu est tellement spécifique qu’il a sa propre communauté de joueurs. Dans le cas de Zelda, tous les jeux possèdent leur propre serveur Discord bourré de gens prêts à aider les nouveaux, de ressources que l’on ne trouve pas ailleurs sur le net, et d’échanges divers sur plein de sujets (des problèmes techniques pour capturer sa console, des gens qui partagent leur dernier PB, etc.).
Ici, l’idée reçue est fondée : les communautés sont bienveillantes et bien que le speedrun soit une activité compétitive, l’esprit de compétition est laissé derrière les félicitations, les encouragements, et l’entraide. C’est pourquoi si un jeu Zelda à runner vous intéresse, même si vous êtes timides, n’hésitez pas à rejoindre le serveur du jeu qui vous intéresse.
Vous pouvez tout d’abord prendre la température sans rien poster en mode sneaky, et lorsque vous vous sentirez prêt, vous pourrez commencer à poser des questions. Si jamais vous êtes mal à l’aise, soit avec l’anglais, soit avec les serveurs Discord communautaires à plusieurs centaines de personnes, n’hésitez pas à prendre contact séparément avec un runneur qui parle couramment votre langue, que ce soit sur sa chaîne quand il/elle est en train de streamer, ou via Twitter, ou via Discord en direct message, ou via n’importe quel canal qui vous est accessible. On a beau insulter le jeu de tous les noms parfois, promis, on ne mord pas :p.
Merci Linkorange pour cette interview ! Nous arrivons au terme de cette gazette ; rendez-vous dans deux semaines pour la suivante, on vous attendra avec des petits-beurre !
Le 08 juin 2020 à 12:22, par Zelink
À propos de l'auteur :
Je soule mon monde pour des écarts typographiques d’une insignifiance consensuelle. Le vice des points a corrompu jusqu’à mes écrits les plus informels. Ce que je fais de bien, c’est comme cette rime : de l’accidentel. (Af, là, ça sonne pas naturel.)
Derniers commentaires sur les forums
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Le strip est bien drôle, j'imagine bien jouer à ALBW et là, paf un trou dans le mur et impossible de passer. Ça aurait été cocasse pour finir le donjon.
Ah et le fan art est vraiment très beau.
Je connaissais déjà ce medley, je ne m'attendais pas à le retrouver dans la Gazette mais il est très réussi. L'arbre Mojo est assez surprenant, je me demande où ça a pu être tourné. Le tout est très fluide, à aucun moment il n'y a de coupures entre les différents morceaux, j'ai à peine remarqué qu'on changeait de morceau entre le Boléro du feu et le thème de la vallée Gerudo. Bref, super musique, super tournage, super costumes. C'est un bon choix pour cette Gazette.
Je ne connais pas grand-chose du monde du Speedrun, le seul endroit où j'avais vu Linkorange, c'était sur le Palais de Zelda, il y a... assez longtemps. C'est assez intéressant, comme pour Rinkuto, ça permet de découvrir certaines communautés de fans. J'essaie de faire des paris sur le prochain... Quelqu'un qui fait des reprises de musiques Zelda ? Ou des mods ? C'est très mystérieux. J'ai bien envie de savoir.
Oh, et le strip est très amusant aussi. J'ai toujours trouvé ça assez illogique que les donjons soient toujours pensés pour qu'on puisse accéder au boss, quoi qu'il arrive. Comme pour celui de la précédente Gazette avec le Skimo (ou c'était peut-être celle encore avant ?), j'adore quand quelqu'un parodie ce genre d'incohérences propres aux jeux vidéos et qu'on ne retrouverait jamais dans la réalité.
P.S. : Mais faut pas la rendre payante cette Gazette, sinon je ne pourrai plus la lire... Ou au moins, attendez d'avoir interviewé votre spécialiste des musiques Zelda avant.
P.P.S. : Je n'ai pas compris la "Jojo ref"... mais en même temps je ne lis pas Jojo, donc c'est logique que je l'ai loupée.
EDIT : Zut, j'ai oublié la théorie Zelda. Elle était très intéressante. Pouvoir bâtir une théorie entière sur une image du jeu (bon, en s'appuyant sur d'autres éléments bien entendu), c'est un exploit. Je n'avais jamais vu ça avant. Bon, les sous-titres français ont un peu fait n'importe quoi à un moment, mais à part ça c'était très intéressant.
Le fan-art est très chouette, j'aime beaucoup l'ambiance (mais je suis un vieux poivrot qui s'ignore).